L'art d'être au mauvais endroit au mauvais moment

Se dépêcher, je devais me dépêcher. Je détestait marcher dans ce quartier, on ne sait jamais sur quoi on pouvait tomber au détour d'une rue dans ce quartier mal famé. Bon sang, si seulement je ne m'étais pas fait recalé une énième fois pour mon permis de conduire ce serait tellement plus facile. Mais comprenez moi, dans une ville comme Santa Barbara où il fait chaud et que la plupart des hommes se ballade torse nu, il est difficile de garder ses yeux sur la route. Il fallait que je me grouille d'aller jusqu'à mon arrêt de bus avant que quelqu'un ne m'accoste pour me draguer avec des phrases de gros lourd.

Le mieux était de marcher en regardant droit devant soi, prendre un point fixe et s'y caler, se créer une sorte de bulle en fait... En tournant au coin d'une rue, je pris le risque de jeter un coup d'oeil à côté de moi. Juste pour voir s'il n'y avait pas un tueur en série qui m'attendait au coin d'une rue. C'est ainsi que je pu voir deux personnes discuter et qui semblaient plutôt énervés.

- On ne va pas avoir d'autre choix que de s'en débarrasser... Définitivement."

Quoi ? Non ! Je n'ai rien entendu. Fais comme si de rien n'était Astrid et casse toi ! En partant, mon regard croisa celui de l'un des protagonistes. Merde, j'ai été repérée. Je n'avais pas d'autre choix que de continuer ma route le plus rapidement  possible. Je n'existe pas, je suis invisible, je suis un...

- Mademoiselle ?"

Merde. Je suis foutue. Adieu monde cruel. N'oubliez pas de donner toute ma collection de DVD de Greys Anatomy à Calypso... Même si je pense qu'elle s'en fouterait totalement. Mais, je suis bien trop jeune et surtout trop belle pour mourir. Je me retourne et observe la personne qui m'a accosté. C'est un homme plutôt âgé à la vue de ses cheveux blancs et de ses rides sur le visage. Il est grand et maigre, des épais sourcils donnant un air fermé à son visage dont ce dernier est parcouru par un large sourire... Eh ben, si même les papys commencent à tremper dans des affaires louches, on est pas sortit de l'auberge...

-Oui ?" je demande avec la voix étranglée même si intérieurement je pense plutôt "pitiez ne me tuez pas !"