Encore une nuit où Jonathan restait bosser à la morgue. Cela faisait depuis plus de deux heures qu'il avait fini sa garde et pourtant, il était encore là. Il n'avait pas fini son autopsie en cours, il n'avait pas eu le temps et, il détestait commençait quelque chose et ne pas le finir, il détestait le travail à moitié fait. C'est pour cette raison qu'il faisait des heures supplémentaires. Il n'avait pas prévenu son patron. Il savait que ce dernier l'aurait engueulé en disant qu'il devait arrêter de travailler autant et prendre du repos, laisser le relais à quelqu'un d'autre et puis, ce n'est pas comme si les morts allaient partir d'eux même. Mais, Jon ne le pouvait pas. Il voulait juste finir ce qu'il avait à faire, son autopsie, peut-être aussi faire du tri dans ses papiers, voir des analyses... En fait, il avait le sentiment qu'il allait rester là toute la nuit mais, ça ne le dérangeait pas. Et puis, pour son chien, il savait toujours qu'il y avait la voisine qui pouvait passer le nourrir et le balader. La jeune femme savait que Jon pouvait passer des journées entières à l’hôpital et faisait alors du dog-sitting.

Les heures passaient et l’hôpital se vidait peu à peu, la famille des patients partaient les uns après les autres, les visites étant terminées maintenant, seul restaient les médecins de garde et les infirmiers. L'univers de l'hôpital la nuit était quelque chose de vraiment spécial. l'effervescence qu'il y avait en journée était moins présente et on avait le sentiment que le bâtiment tombait dans une sorte d'hibernation qui était entrecoupé par les sirènes des ambulances ou les bippers des médecins.

Alors qu'il était en train de travailler, bercé par cette quiétude ambiante, il fut surpris par quelqu'un qui venait d'entrer brusquement dans la pièce. Il se retourna pour voir qui venait de débarquer avant de froncer les sourcils. Il n'avait jamais vu cette personne à l'hôpital et il s'en serait souvenu car la personne avait un physique pour le moins...Détonnant. Même si la personne avait sa capuche rabattu sur sa tête, étant donné que celui-ci lui faisait face, Jon pouvait voir les cicatrice lui barrant le visage. Il avait l'air également plutôt jeune.

- Je peux vous aider ?" demanda Jon, poliment.

Le jeune homme semblait inquiet, anxieux et son comportement intriguait Jon. Il n'arrêtait pas de jeter des coups d'oeil à son sac à dos, comme s'il y cachait quelque chose. Jonathan n'était pas le genre de personne à juger un livre par sa couverture mais, il devait avouer qu'il trouvait ce jeune homme vraiment louche et il ne lui inspirait pas confiance.


- Je peux voir ce qu'il y a dans votre sac" questionna-t-il à nouveau, tout en gardant le même ton poli.