la rue j'la connais par cœur, c'est marche ou crève et ferme ta gueule

« Je n'ai jamais connu ma mère, ni même son amour. Je sais juste que je suis né à Brooklyn, et que je suis arrivé ici après un .. truc. Non, je ne sais même pas à quoi elle ressemble, en me donnant la vie, cette jeune femme perdit la vie. Un poids de plus dans mon existence déjà bien pollué par une multitude de soucis. J'ai entendu dire que c'était une femme douce, agréable à contempler et très à l'écoute des autres. Je regrette tellement. J'ai grandis avec mon père, ce zéro. Corrompu jusqu'à à la moelle. Je n'ai jamais rien connu d'autres que la violence, la drogue et les armes. Le sang est devenu monnaie courante dans ma douloureuse existence. Ce n'est pas tellement un cadre de vie idéal pour un petit garçon. Pour raconter l'histoire entière, du moins le peu que je sais, ma mère est originaire de cette belle nation qu'est l'Irlande. Elle est venue ici pour réaliser le rêve américain. Dans un premier temps, c'était une expérience merveilleuse, puis elle tomba sur mon enfoiré de père. Un déchet comme le monde en réalise peu. Une ordure de bas étage, une raclure semblable à une vulgaire matière fécale. Menant une double vie, il faisait croire à cette jeune femme naïve qu'il était ouvrier, alors qu'il torturait de nombreuses personnes. Je venais au monde sans ma mère, avec pour seul modèle un connard égoïste. Ma vie est une jungle. Je n'étais qu'un poussin, mon père un lion respecté de tous. Son quotidien n'était que fumette et autres artifices de gangster. Le calibre dans une main, la carte de crédit pour la cocaïne dans l'autre. Torse nue dans son fauteuil, la chaîne en or tombant sur un torse plus ou moins développé.  De nombreux tatouages venaient masqué ses cicatrices bien trop présentes. J'étais entouré d'alcool, de drogue et d'arme. Quelques fois de femmes aussi respectables qu'une vulgaire épave. Inutile d'aller en enfer, ni même de payer le voyage, nous y étions. Lui, moi et les autres. Je n'ai jamais été réellement un fils pour lui. Combien de fois je l'ai vu se faire réduire en miette devant mon regard faible et insouciant. C'est ainsi que je suis tombé amoureux de la rue. Une copie parfaite du paternel. Aucune touche émotive, aucun amour d'une mère. Je suis une vraie bête. Un homme heureux que dans la violence. Je ne comprends que cette forme de communication et d'un côté, je ne m'en plains pas. J'ai repris le flambeau sans vraiment en être fier, mais c'est comme ça. Je suis tombé pour mon quartier, pour mon clan et mes mauvaises habitudes. Ma vie se résume à flirter avec la mort, à ramener un mois de salaire en dix minutes. Je sais qu'un jour la faucheuse viendra prendre mon âme, si ce n'est déjà fait. Je n'ai pas la sensation d'être encore bien vivant. Je n'ai pas de cœur, juste une masse rocheuse à la place de ce dernier. Je ne suis qu'un vulgaire voyou de bas étage, mais c'est ma vie. Je n'ai pas eu l'occasion de grandir avec l'amour nécessaire à mon développement. L’existence n'est pas un long fleuve tranquille pour tout le monde.

j'ai couru comme un esclave pour marcher comme un roi

« Les gyrophares de police venaient percés la tranquillité plutôt utopique de la nuit. Plongé dans un de mes rêves, je n'allais pas tarder à être réveillé par un bruit qui allait faire de moi l'hérité précoce du lion qui régnait sur le trône de fer. Mon père n'allait pas tarder à connaître sa plus cuisante défaite, lui qui pensait être une personne intouchable aux yeux de tous son entourage, un tyran immortel. La roue tourne, que ce soit pour la puissance incarnée ou même la faiblesse à l'état pur. La vie ne fait pas de cadeau et dieu ne sélectionne pas. Une arme braqué sur la tempe, je me retrouvais en position de faiblesse, les mains dans le dos, immobilisé comme une vulgaire carcasse de viande. L'impression de n'être rien. Je regardais mon père se faire torturer sur place, avant de se faire embarquer par les forces spéciales. La maison était sous surveillance depuis quelques temps déjà et il n'avait rien vu venir, sans doute une taupe dans son organisation. Je me sentais en colère, car même si je n'avais aucune raison d'aimer mon père, le voir traiter ainsi par la justice de notre pays faisait grandir cette rage intérieure que j'avais en moi depuis ma plus tendre enfance. Il n'avait pas le droit d'être traiter ainsi. Malgré toute la haine que j'avais pour lui. Et moi dans tout ça, je n'avais que huit ans. La tête dans l'oreiller, à la limite de l'étouffement, un fusil mitrailleur braqué sur la tempe et les mains dans le dos, avec du plastique en guise de menottes. Ses dernières déchiraient la peau de mes poignets, j'hurlais de rage mais je restais contrôler par les autorités. A la suite de cela, j'ai continué à faire de la merde, étant trimbalé de famille en famille, comme un chien qu'on essayait d'adopter. J'ai pris un chemin totalement opposé à mon père, étant pire que lui. Plus violent, plus rageur. Je suis arrivé dans la période de l'adolescence avec de grosses difficultés et c'est ainsi que je suis devenu le dealer le plus connu de Brooklyn, m'engageant dans un gang concurrent à celui de mon père, rien que pour faire chier. Je n'ai pas réussi à suivre un chemin correcte lorsque j'étais à l'école, n'y allant que rarement. Les fantômes du passé n'ont aucunes pitiés pour moi, n'hésitant pas une seule seconde à me détruire à petit feu. Consumé totalement par les ténèbres, je suis devenu que l'ombre du garçon que j'étais. Mon connard de père à eu raison de moi, de mon comportement devenant pire que mon aîné, n'ayant pour seul objectif que surpassé celui qui avait plongé mon monde dans les abysses, loin de la lumière pour être sur que je ne revienne jamais à la surface. Le lion est mort ce soir. »

Titre du chapitre

« Elle arrivée dans mon bar, telle une météorite sur la terre ferme. Comme un caillou propulsé dans l'eau paisible, lendemain d'une tempête hors du commun. Sa chevelure blonde retombait sur ses épaules fines, son regard venait se poser sur moi, misérable que je semblais représenter pour elle. Son allure était pleine d'assurance, n'importe qui pouvait sentir qu'elle était en confiance, elle savait très bien qu'elle plaisait, qu'elle pouvait transformer un jeune garçon en homme. Une provocatrice comme le monde n'en fait plus. De fil en aiguille, elle a finit par devenir mon employée, puis ma voisine de pallier. Elle m'intriguait, avec son prénom qui résonnait comme une évidence. Malheureusement pour elle, je ne suis pas vraiment l'homme idéal ni même le mec le plus expressif et sympathique du monde. Je vais finir par la détruire, mais elle n'en sait rien. Ma vie n'est pas faite pour être partagée, ni pour être vécue. Je ne peux pas me permettre d'avoir un point faible, un fardeau dans mon existence, qui accompagne mon être sur la barque virevoltant sur les vagues tumultueuses de la vie. Le soucis avec ce petit bout de femme, c'est qu'elle me colle à la peau, sans vraiment que j'y puisse quelque chose. Mon corps s'attache à elle, alors que mon esprit lutte pour ne pas être lié, pour ne pas faire souffrir personne, parce qu'elle ne serait pas heureuse et loin de penser que je suis le roi des bas fonds de Brooklyn. Au départ, elle savait seulement que je n'étais qu'un dealer et non que j'appartenais à la mafia locale. C'était le principe d'une double vie. Au début, c'était tout beau, tout rose. Le côté bestial de ma personnalité, elle n'en connaissait rien. Calypso était une jolie fleure que je me plaisais à détruire et à rendre presque légume parfois. Je ne suis pas un enfant de cœur et que ma vie n'est pas un comte de fée et que le père noël n'existe pas. Au fur et à mesure de notre relation, j'ai rendu cette jeune femme plus qu'accro à la drogue et j'ai détruis son existence sans vraiment le vouloir, parce que me côtoyer rend dingue. Je suis une pomme pourrie et je contamine chacune des personnes qui pensent être à l'aise avec moi. Je suis la peste, je suis un pestiféré qu'il faut mieux éviter, mais ça elle n'en savait rien jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce qu'elle ait une vision d'horreur le soir où un vulgaire cafard à essayé de me rouler. Mes poings venaient heurter son visage, l'arrière de son crâne tapa à de multiple reprises le sol bitumé du trottoir où nous étions. J'avais horreur de me faire prendre pour une pigeon, surtout dans le boulot. Malheureusement pour elle, Oliver était ce soir aussi déchaîner qu'un démon dans les abysses de l'enfer. L'homme resta au sol, immaculé de sang, un cadavre de plus à mon actif. Je restais de marbre face à ce nouveau crime, laissant mes mains pleines de sang tâchées mon visage. Mon regard avait changé et depuis ce jour, jamais elle ne voulue reproduire l'expérience. Une expérience unique qui resta à jamais graver dans mon cœur, malgré moi. »