Fade de prime abord, avec sa frange irrégulière, sa coloration dégorgée, son tabagisme surjoué et son répondant un peu réchauffé, Milo est souvent une rencontre vite oubliée, comme la teinte des murs d’un couloir qu’on traverse tous les jours. Au travail ou en société, sa conversation manque de saveur, même si on loue son efficacité affable. Pour excuser ce manque d’épice, elle s’invente des assortiments de complexes, de son visage alambiqué à son corps trop spongieux. Milo aime se réfugier dans le rôle de la jeune femme préoccupée. Aller à la salle de sport irrégulièrement pour perdre des bourrelets, faire des régimes l’été, lire des magazines sur la sexualité 2015 ou garder les bras collés au buste quand quelques poils ras repoussent sous la peau, ce sont des activités normales en lesquelles on peut avoir confiance. Les tutoriels l’apaisent, ce sont des refuges à la sortie d’un travail crevant, puant et affreusement chiant. C’est dans ce petit havre, au creux du canapé, qu’elle peut déposer ses autres dissonances. Pieds nus sur la moquette, Milo a la langue piquante. A grincer des dents à longueur de journée, elle bourre son œsophage de colère, d’irritations et de jalousie pour le monde entier. Ce goulash très bourratif de ressentiments, quand il passe au-travers de la gorge, devient une dangereuse soupe à l’acide. Être trop proche de Milo risque d’exposer aux éclaboussures d’une telle ébullition. Cassante, vive, méchante et hargneuse, sa mauvaise humeur a quelque chose de radioactif. L’être le plus exposé aux ondes dévastatrices qu’elle rayonne demeure pour le moment son compagnon, souffre-douleur et objet favori de sa foudre. Mais l’huile qui boue peut exploser au visage d’à peu près n’importe qui. Ses ébranlements atteignent, dans le cadre de l’intime, un vrai degré de violence physique et de harcèlement ou de manipulation abjecte. L’objet principal de son aigreur se répète comme un très mauvais hit. Suite à la regrettable perte de son amour non-réciproque de lycée, Milo s’est inventé une douleur fulgurante dans le centre de la poitrine qui la fait parfois se prostrer. Ses soupirs obscènes, quand elle regarde les photos de classe ou les quelques vidéos du garçon mort depuis 10 ans, expirent jusqu’à ce qu’elle développe pour lui une obsession. Son désir pour lui prend la forme d’une collection et d’un fantasme morbide qui va et vient comme un refrain martelé. Si la ritournelle s’appauvrit ou souffre parfois des mauvais traitements de ses amants et proches vivants, Milo retire de ces tribulations nécrophiles une certaine acuité pour le viol de l’intimité. Elle manie avec aisance l’épluchage de réseaux sociaux. Il en découle une paranoïa totale en ce qui concerne les rapports humains. Milo se sent perpétuellement rabaissée, raillée, jugée ou dévisagée. Elle aime qu’on la plaigne et qu’on lui trouve des excuses, mais aussi feindre la femme blessée et digne. Ce balancement continuel entre fausse victime et harpie empêche toute compassion, excepté provenant de sa mère avec qui elle a un rapport fusionné. Milo est abusive dans ses relations et ne parvient pas à maîtriser son agressivité. C’est pour étouffer ses tourments et son obscénité qu’elle préfère geindre sur des activités prenantes et superficielles, compter l’argent ou parler de famille, même si elle ne l’envisage pas du tout. Ses réactions paraissent souvent dénuées de psychologie. Son tempérament éloigne une vie sociale normale, car quiconque d’un peu raisonnable lui conseillerait un psychologue, plutôt que de s’étaler ici. minimum
Carte d'identité:
Nom :
CLOUD
Prénoms :
Melody Michelle
Date de naissance :
3 octobre 1989
Age :
26 ans
Lieu de naissance :
Santa Barbara
Nationalité :
Américaine.
Etat civil :
Ni mariée ni pacsée mais en galère avec Marcus Weaver.
Métier :
Ex-flic, toiletteuse pour chien à Santa-Baby Doggy
Je suis un petit fou nommé Jo, qu'on peut aussi surnommer …Jo.. J'ai 20 piges. Je suis venu à la suite de ma Némésis habituelle, Marcus Weaver, avec lequel nous vous offrons un petit couple à souiller du mieux que vous pourrez.. C’est bien mon unique et premier compte dans le game. Je n’ai pas du-tout-du-tout vu la série en question. J'ai des poches adipeuses et les intrigues je vais les faire si je les trouve cool, comme d’hab. J'ai bien lu le truc long et chiant et je peux te le prouver en disant validés par Callie. Pis je voulais aussi vous dire que j’espère que cette fiche vous aura plu (parce que moi je m’en fiche pas du tout, des présentations !) et que le personnage vous inspirera. . Je préfère vous prévenir je suis tolérante, très curieuse mais je suis aussi relou et j’ai des attentes au niveau des retours (rédaction des liens, etcetera).
A fucking fucking freak you think you rule the world (you rule my world). But you're a bitch and a killer, a psycho psycho youngster.
On voit le visage de Milo la première fois généralement derrière une vitre. Qu’il s’agisse de la vitrine du salon de toilettage où ses traits fatigués s’enroulent avec la calligraphie saumon de la devanture, ou bien depuis la fenêtre de son appartement d’où elle surveille le passage des voisins dans la cour. Employée disciplinée ou voisine un peu bruyante, en dépit de son capital normalité, le visage de Milo a toujours quelque chose de lugubre qui n'incite pas à la rencontre. C’est presque impossible de déterminer si elle est jolie ou non. Dans l’imaginaire de la maison de poupée, elle serait le pantin qui prend un peu la poussière. Son existence n’est pas spécialement préoccupante.
Milo est originaire de Santa Barbara. Sa mère, Mathilda, était déjà à l’époque une féministe implicitement engagée dans des courants parmi les plus extrêmes. Infirmière volontaire au Golfe, elle s’accoupla avec un militaire américain agonisant, dont le crâne avait été déboîté par une balle, qui ne savait plus rien faire qu’être perpétuellement en érection et ne pouvait dire qu’un ou deux mots. C’est grâce à cette mécanique, vite exécutée dans les draps râpeux d’un dortoir où sommeillaient plusieurs soldats mutilés, que Mathilda put avoir un enfant seule comme elle le désirait. Pour accoucher, elle retourna aux Etats-Unis, rapatriée avec d’autres grands brûlés. Milo naquit à la maternité de Santa Barbara et pendant quelques années, l’armée continua de les rétribuer. C’était un bébé un peu prématuré, très petit mais déjà particulièrement remuant. Pendant un an, elles bénéficièrent d’un coquet logement de fonction en banlieue sans que Mathilda ait à travailler. Elle était ravie d’avoir eu une fille. Sur la moquette du T1, Milo pouvait gazouiller gaiement. Sa mère était très responsable, extrêmement attentionnée et attentive au moindre hoquet. Il lui était catégoriquement impossible de faire appel à une nounou ou à une baby-sitter. La relation mère/fille garda longtemps ce côté biberonné, hyper fusionnel, à la limite du bizarre. Quand elle fut en âge d’entrer à la crèche, l’armée proposa à Mathilda un emploi dans un autre Etat mais elle refusa. Elle trouva un nouveau poste à Santa Barbara dans un cabinet privé. Toutefois, la vie demeurant assez chère ici, elle peina à louer un appartement plus grand que celui qu’on lui prêtait. Elles s’installèrent en banlieue mais comme Mathilda n’avait pas le permis de conduire, Milo passait la plupart de son temps à la crèche. Cet équilibre, un peu encombré mais néanmoins confortable, bascula réellement quand Mathilda perdit son travail à la fermeture du cabinet et qu’elle tomba dans la foulée enceinte d’un second enfant. D’abord elle se mit à la recherche d’un appartement un peu moins coûteux. Milo entrait à l’école et d’année en année, leur situation financière se dégradait. Jamais elles ne se retrouvèrent à la rue mais la pauvreté laissa une profonde empreinte de honte chez Milo, particulièrement lorsqu’elle était au collège. Elle connu sa toute première grande frustration quand elle réalisa qu’elle ne pouvait pas avoir tous les habits qu’elle voulait. Le collège fut la porte ouverte aux complexes les plus saugrenus et en même temps les plus naturels. Milo pris conscience qu’elle était rondouillarde et qu’elle portait d’hideux joggings, que ses cheveux, malgré les douches, avaient une texture un peu grasse en permanence et que sa peau appartenait à la catégorie des fortes acnés. C’est à cette période également qu’elle devint de moins en moins reliable, alors qu’à l’école primaire elle faisait partie des meneuses. Milo s’essaya a plusieurs tactiques d’appel au secours mais elle s’avéra toujours, même avec la meilleure des volontés, incapable de se scarifier très profondément ou de vraiment s’investir dans une TCA. Elle échoua même à être émo, ne possédant pas de lisseur. Après une plainte des voisins, Milo et sa petite sœur furent placées pendant 3 mois en foyer, juste avant son entrée au lycée. Sa mère ne les récupéra qu’après avoir retrouvé du travail comme aide-ménager dans un hôpital. Malgré la merveilleuse vitesse de la procédure, Milo fut profondément traumatisée par ce déchirement. Elle prononçait déjà un goût certain pour les tragédies grecques, se voyant séparées de sa maman à tout jamais et condamnée à devenir toxicomane avant sa majorité. En fait, non. Quand sa jeune sœur est née, elle avait déjà développé un profond sentiment d’abandon et de jalousie. Lorsqu’elle raconte son histoire, Milo a d’ailleurs tendance à l’occulter.
Arrivée au lycée, Milo ne réalisait pas encore à quel point ce passage en centre d’accueil la marquerait d’une défiance et d'une agressivité indélébiles. Pas spécialement remarquable ni bonne élève, elle eut très tôt des problèmes avec la Vie Scolaire pour des écarts de conduite, des cheveux tirés et quelques coups donnés mais elle ne semblait jamais provoquer. On pouvait se moquer de sa dentition en chemin de fer, de sa peau granuleuse et de ses hanches graisseuses. Petit à petit, Milo abandonna les impulsions violentes au profit d’un profil bas, qui ne suffit pas à effacer son ardoise dans l’imaginaire collectif malgré tout. Il se trouva qu’elle faisait aussi assez peu d’effort pour rencontrer qui que ce soit. C’est en deuxième année qu’elle connu son coup de foudre. Samuel, lycéen idéal, classe de sport étude, footballer américain, les traits du visage un peu tirés, fins, doux, fier, absolument charmant avec son sourire publicitaire et ses fossettes photogéniques placardés sur Facebook et sur les murs de l’établissement, comme une icône. Milo avait quelques souvenirs de lui, très rapides, courant sur une berge avec son équipe en short jaune, passant, souriant peut-être. C’était déjà un très joli garçon mais son visage, photocopié sur les avis de décès, était bien plus beau. Un accident d’été l’avait transformé en véritable ange et arrêté sa course dans le vide. D’abord, Milo récolta la photocopie sur un mur pour la garder dans son casier puis dans un cahier puis dans un journal sous son lit. Sur internet, elle n’avait pas signé les mots réconfortants ou pleins de peine à son égard, mais elle les avait tous lu et condamné. Malheureusement, elle avait raté le jour des obsèques, de beaucoup. Elle se rendit sur sa sépulture une première fois après le lycée, pour voir et déposer un de ses bracelets. Petit à petit, le rendez-vous devint quotidien. Elle y allait pour la pause de midi et le soir, même si elle devait souvent attendre que d’autres proches à lui ne s’en aille. C’était tellement dramatique. Bien-sûr elle savait qu’ils ne s’étaient jamais connus et que les souvenirs communs, elle les inventait tous, et aussi que s’il avait déjà eu l’occasion de parler d’elle ce n’était sûrement pas en bien. Mais progressivement, elle parvint à se convaincre que peut-être, l’amour aurait été possible. Peut-être qu’il existait en filigrane, à distance, fatalement tragique. Peut-être que son fantôme, touché par ses visites, venait la voir en cachette certaines nuits ou dans quelques moments de solitude… Elle commença aussi une collection de reliques, tentant de récupérer tout ce qui concernait Samuel. Photographies, objet, souvenir…dans une tentative de l’ingérer entièrement. Elle se le façonnait exactement à l’image qui lui plaisait. C’était une période merveilleuse. L’année suivante, sur le chemin du cimetière, elle rencontra la mère de Samuel qui lui demanda d’arrêter de le visiter. Quelle horrible douche froide avant les examens… Milo décida de détester cette femme, mais sa propre mère, plus au courant que Milo ne le voulait, lui ordonna également d’arrêter très vite cette amourette macabre qui mettait tout le monde mal à l’aise.
Bien sûr, Milo n’obéit pas vraiment mais elle se fit plus discrète et interrompit pas à pas ses visites frénétiques pour un culte plus intérieur. Après ses examens, obtenus sans plus de succès, elle s’orienta vers l’informatique mais échoua au concours d’entrée. Alors elle se tourna vers la police, côté administratif. Cette fois-ci, elle fut bien reçue et réussi même les examens physiques, après de lourds entraînements. Plus musclée et plus maquillée, elle travaillait dur mais s’ennuya assez vite. L’ambiance ne lui plaisait pas et, passé quelques curiosités des premiers temps, le travail de bureau s’avéra subitement horriblement rébarbatif, quoi que bien payé.
Déconnectée du monde des vivants et trop préoccupée à décharner chaque pellicule que Samuel aurait pu laisser derrière lui, Milo ne pouvait pas prendre de temps pour rencontrer quelqu’un. Pourtant aux yeux de ses collègues, elle passait pour une jeune fille un peu romantique, un peu rêveuse et timide. C’est que pendant longtemps, elle ne voyait les hommes qu’à travers le prisme de Samuel et cherchait en eux le trait commun qui pourrait les rendre un minimum excitant. Malheureusement cette tactique ne conduisant fatalement qu’à appesantir son insatiabilité, et bien qu’elle n’eut pas du tout le désir de « passer à autre chose », elle s’efforça pendant une courte période à essayer de s’intéresser même à des garçons qui n’avait à priori rien à voir avec son fantasme morbide.
C’est au commissariat que débarqua magiquement un drôle de petit bonhomme. Carl Browning, venu déposer plainte pour vol d’identité, se montra tout de suite très gentil. Pas franchement beau gosse, avec des petits yeux noirs de cochon, un peu hirsute, mais une hardiesse et un humour croquants, qui auraient cependant dû être suspect, vis-à-vis de la situation. Après l’avoir déconsidéré, Milo fut obligé de se laisser amuser par ses mimiques et son regard qui, sur elle, portait quelque chose d’étrangement assez doux. Il revint au commissariat toujours bien embêté pour son affaire qui s’embourbait. Il venait plus que de raison, le lutin. Bien plus émue par son langage qu’elle ne voulu l’admettre, Milo accepta de l’accompagner boire un café puis ils s’embrassèrent devant sa porte et eurent beaucoup de sexe. Ils sortirent ensemble pendant quelques semaines. Ce qui était bien c’est que ce n’était pas un type dont on avait pitié. Carl était un garçon adorable, extrêmement à l’écoute, quoi que légèrement lunatique. C’était du non-contractuel, du léger, du distrayant. Un prétexte pour se coiffer. Ils allaient tantôt chez l’un tantôt chez l’autre, parfois au cinéma ou ils faisaient des sorties modestes. Son dossier faisait des vas et viens infinis et Milo n’osait pas lui dire que ce genre d’affaire était indémêlable. Il semblait le vivre bien. C’était un petit dragée, sans explosion mais doux, un peu acidulé. Milo l’avait toujours trouvé un peu insolite mais le verdict de l’enquête de police fut tout de même inattendu. Badaboum, Carl Browning s’appelait en réalité Marcus Weaver et était un escroc, un monstre sans vergogne, un parasite qui passait d’une identité à l’autre pour piller les comptes et la vie des autres. Il parvenait à ses fins grâce à un incroyable talent d’imitateur qui pouvait bluffer jusqu’aux proches de la victime. Milo n’eut pas le temps de parler à ce répugnant personnage quand il fut arrêté chez lui, à l’appartement qu’il avait escroqué à une de ses malheureuses proies. En dépit de sa distance, Milo fut très vexée d’avoir été dupée mais flattée, quelque part, d’avoir été la cible de choix d’un terrible sociopathe. Ses collègues n’étant pas au courant de leur liaison interdite, elle démissionna en prétextant un simple mauvais choix de carrière. Sa crédulité lui semblait trop lourde à porter dans ce secteur, et c’était une excellente raison pour quitter un milieu aussi déplaisant en catimini. Marcus avait été interné volontairement en hôpital psychiatrique, paraît-il victime de son propre tour. Elle songea comme beaucoup d’autres qu’il avait réussi à duper son public à nouveau, le petit galopin.
Milo cherchait du boulot ailleurs. Sa formation était un avantage mais en temps de crise, même les portes ouvertes sont dures à pousser. Cette recherche très sérieuse la préoccupa assez longtemps pour oublier toute cette histoire rocambolesque. Toutefois se fut difficile à digérer. Milo avait un bloc de honte coincé dans le tuyau. Plusieurs mois s’écoulèrent sans qu’elle n’en parla autour d’elle, pas même à sa mère. Subitement, Marcus commença à lui envoyer des emails très longs. Son premier message dans la boîte de réception fit un drôle d’effet. Dans d’interminables missives, il tentait de s’expliquer. Maladroitement, pathétiquement et surtout dans le dénuement total de tout ce qui le rendait séduisant à l’époque. Face à son insistance pitoyable, et quand elle fut repu d’un sentiment de pouvoir déterminant, Milo lui répondit après des semaines de silence méprisant. D’abord agressive, à la fois sincèrement contrariée et excitée d’être la femme blessée de l’histoire, elle atténua peu à peu la violence de ses réponses et se laissa attendrir par ce gros bébé malhabile. Il y avait dans son pathos quelque chose de touchant et de flatteur. Elle avait rarement été l’objet de tant d’efforts. L’amoureux transi et enfermé, ça avait quelque chose de terriblement romantique et tragique, c’était très beau.
Pour se réintégrer, Milo choisit une voie qui nécessitait patience et passion. Ainsi les gens la croiraient épanouie. Grâce à un programme de formation à distance, elle s’initia au toilettage canin. Le choix pouvait paraître parfaitement chaotique. Milo n’avait jamais eu d’animal de compagnie ni n’éprouvait spécialement d’attirance pour le monde animal. L’idée lui vint naturellement en observant le nombre de riches propriétaires de chiens dans les rues de Santa Barbara, et aussi sur le conseil d’une amie de sa mère, directrice d’un salon de toilettage en périphérie du centre ville. L’apprentissage théorique s’effectuant à la maison, Milo pénétra dans une solitude alarmante pendant quelques mois. La plupart de ses connaissances ayant déjà trouvé leur voie, pour certaines ayant même déjà fondé une petite cellule familiale, elle ne voyait presque plus personne. Le soir, ils s’envoyaient des mails avec Marcus. Elle devint aussi une grande adepte du chat en ligne. Comme elle vivait seule, elle était libre d’exposer autour d’elle, sur les murs, sur le frigo, les photos prises à l’enterrement de Samuel, les photos de classe, et même de ranger parmi ses autres DVD les vidéos youtube qu’elle avait gravées. De plus en plus, elle se sentait comme une simple admiratrice de Justin, collectionnant simplement et innocemment les reliques de son idole. Quoi de bizarre à porter son écharpe ? Ou à détester son ex-petite amie sur facebook, tout en copiant sa coiffure ? Il n’y a pas de paradoxe médical là-dessous. Son comportement était parfaitement naturel pour une jeune femme célibataire de 25 ans. Si elle ne sortait pas en boîte ni ne s’amusait comme d’autres, c’est simplement qu’elle était « au-dessus de ça ». Tout ça n’avait rien à voir avec une pulsion morbide. Jamais elle n’aurait voulu dormir dans sa carcasse fraîche ou embrasser son crâne épluché par les vers…
Marcus était un bon colocataire, on pouvait l’éteindre quand c’était assez. Ses compliments étaient aussi touchants que ceux des enfants. Au début, quand il essayait de s’expliquer, Milo ne s’y intéressait pas. Sa maladie, son traitement, tout ça elle s’en fichait. C’était son business à lui, et le sien était la formation sur Doogy Dog et Samuel. Néanmoins, les mails de Marcus disséminaient ici et là des indices de plus en plus intrigants. Son écriture elle-même avait quelque chose de bizarre, d’impersonnel et de réaliste… Mis au courant de cette correspondance qui aurait-pu être nocive, le médecin qui s’occupait de Marcus lui téléphona un matin, quand elle en était à la leçon 47. Marcus agglutinait en réalité de nombreuses terminologies compliquées et symptomatiques de son inadaptation. Le docteur lui présenta comme un garçon gentil, sincère, incapable d’être « naturel », d’avoir confiance en lui ni de prendre beaucoup d’initiative. Que le don d’imitation qu’il avait développé était un refuge poétique pour, probablement, être aimé, être bien-vu et être adapté. Son devoir, à elle, était de lui assurer qu’il était idéal même sans imiter une rencontre, un passant, un acteur ou un personnage en vidéo…
L’idée mit quelques semaines à germer.
Marcus était un cadeau. Il reposait sur le même principe qu’une poupée gonflable. C’était une enveloppe vide qu’on pouvait rembourrer comme on voulait. Milo fantasma. Est-ce que dans ce sac de chair molle et élastique, elle pouvait fourrer ses fantasmes et ses obsessions aussi facilement qu’en soufflant dans un embout en caoutchouc ? Résolue à le harponner, quoi que consciente de l’instabilité de sa théorie, Milo chercha à s’assurer de sa fidélité. Elle lui envoyait des photos, des enregistrements, alla même jusqu’à lui rendre visite un petit nombre de fois, et chaque entrevue accroissait sa jouissance et confirmait ses espérances. Les œillades inquiètes qu’il jetait à un autre modèle masculin plus fort, plus viril que lui-même, c’était si émouvant. Milo devenait son phare dans la nuit et elle savait parfaitement de quel modèle ils avaient besoin tous les deux.
Quand elle su enfin différencier le Yorkshire, le Scottish et le Fox, Milo trouva un apprentissage dans gros salon de Santa Barbara. Ses mains de dactylo se doublèrent de film plastique et des journées de brossage, de nettoyage et de vidange s’ouvrirent. Bizarrement, le contact avec les chiens ne lui déplût pas tout à fait. Ce sont des très mignonnes créatures, même si ramasser leurs excréments et leur vomi ne lui semble pas être une besogne qui nécessite de se sentir spéciale. Pour l’argent de poche, elle se propose aussi comme baby-sitter.
Sitôt que Marcus fut sorti, ils décidèrent d’emménager ensemble et elle le rejoint. Milo décrocha tous ses fétiches et les rangea dans un carton qu’elle cacha sous son canapé. Marcus était bien-sûr très différent. Milo fit beaucoup d’effort pour être douce avec lui, veiller à ce qu’il prenne bien son traitement, ce genre de chose. Ils formaient une adorable paire qui ne pouvait désoler que la mère de Milo, qui l’estimait un peu jeune. Pourtant au terme de quelques mois, la situation pouvait déjà être agaçante. Marcus se renfermait, se braquait pour rien… Il avait même parfois l’air de déprimer. Sa présence était encombrante pour l’instinct solitaire de Milo. De temps à autre, il a pu leur arriver de se disputer un peu fort et de dramatiser ensemble ou dans leur coin… Marcus était de plus en plus malheureux, instable, sa tête se retournait sans doute dans tous les sens, il devait être déçu. Milo tâchait de s’en moquer, mais elle avait aussi des poids dans la poitrine et dans le ventre. Un jour, enfin, après des mois de cohabitation maladroite et dangereuse, Milo réussi à transmettre son message de paix. Elle lui proposa sa propre méthode pour apaiser les liens.
Ils visionnèrent des vidéos de Samuel pendant toute une soirée. C’était très bizarre, de partager ça avec quelqu’un. C’était aussi très impressionnant de voir le visage de Marcus se tordre et se concentrer. Il faisait beaucoup d'efforts pour elle... Puis Samuel lui parla, subitement, sur le canapé, comme un esprit possédant le corps de Marcus. Il avait les mêmes expressions que dans la vidéo, et d’autres tout aussi évidentes sur son visage. Sa voix empruntait les mêmes modulations. C’était un moment de grâce. Milo commençait à remuer, folle d’excitation, pour commencer enfin une vie quotidienne avec l’amour de toute sa vie. A faire à manger, à regarder des films, à sortir et à coucher ensemble, ce serait merveilleusement bien. Dans ce même moment de magie, Samuel était un peu moqueur. Il toisait un peu les lieux, et puis elle aussi. D’abord elle s’excusa beaucoup puis subitement s’imagina que c’était Marcus qui lui faisait peut-être une blague. Samuel continua d’être désagréable, puis même méchant. Comme c’était étrange qu’avec ses expressions angéliques, il puisse dire des choses aussi cruelles sur son physique et sa façon de vivre. Milo avait un peu honte, déchantait. Aurait apprécié peut-être que la blague s’arrête ici, de toute façon ça ne pouvait pas être Samuel qui disait ça. Puis il devint un peu brusque. Assez abject, humiliant. Un peu brute. Un tout petit peu violent. Un petit peu collant. Un peu flippant. Mais ce moment sanguinaire, ça ne pouvait pas être lui. S’ensuivirent des semaines épouvantables. Marcus n'imita plus jamais Samuel.
Marcus et Milo vivent toujours ensemble mais à présent, leurs disputes sont capables de faire trembler les murs. C’est souvent Milo qui a le dernier mot. Ils restent absurdement accrochés l’un à l’autre, et leur relation est une véritable tempête. En dehors de lui et de sa mère, Milo demeure plutôt isolée. Au fond de la salle de toilettage, elle s’exerce au sourire hypocrite. Personne ne semble assez au courant de ses dégénérescences pour l’orienter vers des professionnels. De toute manière, Milo ne fait de mal à personne. Elle garde tout à l'intérieur, en attendant d'exploser comme un ballon. Elle mâche sa frustration et se fait mal aux dents. Elle déteste le monde entier mais n'a pas l'air dangereuse. Garde, tout de même, à ne pas trop l’écorcher, difficile à dire ce qu’elle pourrait inventer.
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 3:27
NOUUUUUUVEAUUUUUUU et oh mon dieu, j'adore ce que j'ai lu de ton perso pour l'instant, je suis sur portable, du coup je peux pas te crier ma joie en mettant plein de smileys qui dansent, mais je suis contente crois-moi.
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❝ Calypso C. Fitzgerald ❞
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 11:13
CE CHOIX D'AVATAR :brill: :brill: Je décède sur place tellement que c'est parfait et original ! C'est bien la première fois que je la vois sur un fo'.
J'adore le début de ta fiche et ton style d'écriture :brill: ( j'aime bien le côté nécrophile )
En tout cas, Bienvenue Et si tu as des questions, n'hésites pas ! On est à ton service
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 11:22
Bienvenue :) J'aime beaucoup ta manière d'écrire
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 11:24
Ton personnage est vraiment intéressant Bienvenue chez nouuuuus
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Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 12:16
Merci beaucoup à tous ! Vous me faîtes énormément plaisir, je suis ravie que ce petit début vous plaise, malgré les zones d'ombres (pauvre Milo, je remarque que je ne lui ai encore attribué aucun mérite en rien). J'espère que la suite vous inspirera tout autant ! Les compliments sur l'écriture et le personnage me touchent vraiment beaucoup, merci ! Haha et oui Calypso, moi non plus je n'avais jamais vu Grimes nulle part (il faut dire que la plupart de ses images n'encouragent pas à jouer grand chose d'autre qu'un alien...) mais elle a une tête qui m'inspire et je la trouvais très bien, dans un certain look, pour Milo ! Encore merci pour vos encouragements, je vous invite à continuer d'en distribuer à Marcus aussi ! Je pense que mon chantier sera terminé d'ici quelques jours !
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 20 Oct - 15:35
Bienvenue sur le forum J'espère que tu vas te plaire ici :) En tout cas, ton personnage est très intéressant !
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Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Jeu 22 Oct - 14:13
Bienvenue ici ^^
J'avoue que de prime abord, elle ne m'inspire pas confiance (nécrophile ><) mais bon, on verra par la suite ^^
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Jeu 22 Oct - 15:06
Bonjouuuur ! Bienvenue ^w^
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Ven 23 Oct - 1:53
En effet Parker, une relation de confiance entre toi et moi, ce n'est peut-être pas...l'idéal ! Mais nous aurons d'autres possibilités, mh ?
Merci à vous deux, sexy boys <3 !
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Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Ven 23 Oct - 13:01
Bienvenue à toi ! Wow, je craque devant l'originalité de ton avatar ainsi que de ton perso', ce combo est juste parfaitement parfait. J'ai hâte de voir ce que tu vas en faire sur le forum ! :brill: Bon courage pour le reste de ta fifichette !
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 27 Oct - 12:06
Coucou Tout se passe bien ? Je vois que tu as bien avancé dans ta fiche :brill: J'ai hâte de savoir la suite. Je suis curieuse x) Si tu as besoin d'un petit délai, il ne faut pas hésiter à demander Normalement, il te reste une semaine pour la terminer mais si tu sens que tu as besoin de plus, on en rajoute une x)
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Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 27 Oct - 17:37
Coucou ! Merci beaucoup, c'est très gentil ! Oui en ce moment je poste des flops inachevés et sans correction des extraits de la bio que j'ai en commun avec Marcus, pour qu'il puisse rédiger la sienne avec quelques repères et qu'on en discute. Nous avons beaucoup échangé sur le sujet et ça traîne un peu ! Mais ne vous inquiétez pas, je pense que d'ici la fin de la semaine nous aurons terminé notre affaire tous les deux. En ce qui me concerne, c'est ma semaine de vacance alors j'ai du temps ! A très bientôt, j'espère que tu aimera ce que tu lira !
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 27 Oct - 19:35
Ok, y'a pas de soucis. Vous pouvez prendre tout votre temps
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Caliméro
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Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Mar 3 Nov - 0:28
Pas de soucis, c'est sans surprises que je te l'accorde, tu sais, tant que tu donnes des nouvelles, tu peux prendre tout le temps que tu veux.
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Sam 7 Nov - 23:22
Ca y est j'ai enfin terminé ! Je vous souhaite une bonne lecture, désolé s'il n'y a pas beaucoup de scène de sexe dans les boyaux et si vous vous sentez arnaqué, j'espère que ça vous plaira quand même !
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❝ Calypso C. Fitzgerald ❞
Imperatrice du flood et agent de communication. Ze classe !
Rapports rédigés : 1426 Santa Barbarian since : 04/05/2015 Localisation : Un peu partout à la fois.
Mon agenda Topics: OUVERTS Mes relations: Mes rps:
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Dim 8 Nov - 1:00
Coucouuuuu
Avant de valider ta fiche, j'ai vu que tu as mis Cherry comme groupe, donc cela voulait dire que tu ne savais pas trop quoi choisir. On a bien lu ta fiche avec les admins et on a pensé que le groupe Kiwi correspondrait bien à Milo ^^
Spoiler:
Vous, vous êtes réalistes. Vous vivez dans le présent. Vous ne faites pas spécialement la fête, vous ne profitez pas vraiment de la vie. Vous vivez dans une petite routine qui vous plaît. Vous ne pensez pas forcément à l'avenir. Vous avez des rêves, comme tout le monde, mais vous préférez vous concentrer sur ce que vous traversez en ce moment même. Les amis, la famille, les amours, le travail, l'argent vous ne vous en fichez pas, ce n'est pas non plus votre dada, mais vous saisissez ce que la vie vous offre sans vous plaindre.
Du coup j'attends ton approbation avant de te mettre ta couleur
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Dim 8 Nov - 2:33
Oh mais je vous laisse le dernier mot <3 ça m'ira très bien. Même si mon quotidien n'est pas des plus confortables...
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❝ Logan V. Enlow ❞
"I think I'm dumb, Maybe just happy, I think I'm just happy, I think I'm dumb"
Rapports rédigés : 918 Santa Barbarian since : 24/07/2015 Localisation : Tout seul, sur le canapé de ses parents
Sujet: Re: Necromaniac | avec Milo Cloud [en cours] Dim 8 Nov - 5:20
En effet non x), je te valide du coup.
J'aime beaucoup ce que vous avez fait Marcus et toi, c'est sérieusement génial et j'ai hâte de voir ça. Il y a tellement de possibilitées et de situations psychologiquement éprouvantes à développer et je trouve ça extrêmement ingénieux.
Félicitations Invité tu es dorénavant validé. Avant de commencer à rp, il y a quelques petites choses que tu dois faire. Pour pouvoir te faire plein d'amis, il t'es conseillé de faire une fiche de lien ici. Pour ne pas te perdre, tu peux aussi recenser tes rps dans cette section.
Pour que tu comprennes bien le fonctionnement des différentes équipes, je te conseille d'aller faire un tour ici et de discuter avec tes coéquipiers dans la section qui t'es réservée.