Les parents d’Allie adoraient entendre leur fille jouer du piano, mais son père refusait de faire de son loisir une corvée et la laissait prendre des cours comme elle le souhaiter. Parfois elle prenait plus de quatre par semaine et des fois seulement un, selon les envies de la petite fille. Mais sa mère espérait bien plus pour sa princesse, et l’inscrivit à des cours de violon. Au début Allie fut heureuse de voir qu’elle faisait plaisir à ses parents et s’appliquait du mieux qu’elle le pouvait pour le violon.

La primaire fut aussi marqué par sa rencontre avec William. En premier lieu un garçon sur lequel elle tombait chaque année dans sa classe et qu’elle n’aimait pas. Les deux enfants se chamaillaient très souvent et impossible de les mettre l’un à côté de l’autre en classe. Mais la dernière année, Allie avait pris l’agrafeuse de sa maitresse pour une paire de feuille qu’elle aurait dû rendre au matin même, mais qu’elle n’avait pas osé donné en voyant que tous les autres élèves avaient leur feuille attaché. Elle avait alors prétexté les avoir oublié et a attendu à la récréation pour aller chercher l’agrafeuse, mais en voulant la remettre en place, elle la fit tomber et l’objet de bureau se cassa. C’est à ce moment que William rentra et trouva Allie accroupie par terre en train de ramasser les dégâts. La petite blonde lui supplia alors de ne rien dire ce que promis William et il l’aida même à voir si on pouvait faire quelque chose pour la machine. La maitresse arriva alors dans la classe et vit les dégâts causés à son agrafeuse. Allie allait s’excuser pour ce qu’elle avait fait, mais fut coupé par William qui s’excusa à sa place et prit toute la responsabilité sur lui. Comme punition, il dû rester le mercredi après-midi avec les quelques enfants qui restaient ce jour-là pour un soutien scolaire. Quand Allie, après avoir mangé elle dut aller à son cours de violon, mais n’y resta pas les deux heures comme prévues et resta une heure en convaincant la professeure que c’était prévu. Mais au mieux de rentrer chez elle, elle alla attendre William à la sortie de la classe, la maison de sa professeure de musique n’étant pas très loin de l’école. Elle resta une bonne heure assise contre le mur à l’attendre, son étui de violon à ses pieds. Elle invita alors le petit garçon à venir jouer chez elle, bien qu’il ne pouvait pas aujourd’hui même car sa mère l’attendait, mais la petite blonde alla parler à la mère de William et c’est ainsi qu’il promit de venir ce week-end une fois que les parents se seraient arranger entre eux.

Allie retourna alors à la maison de sa professeure. Bien que son cours durait deux heures, sa mère venait la chercher une demi-heure plus tard et c’est ainsi que la petite blonde en profita pour retourner devant la maison de sa professeure à attendre sa mère, comme-ci de rien n’était. Son plan aurait pu bien fonctionner si la professeure n’avait pas appelé au soir, parlant de sa « fuite » après une heure. Elle se fit enguirlander par ses deux parents, par son père inquiet qu’elle ait pu rester dans la rue ainsi toute seule autant de temps et par sa mère pour les mêmes raisons, mais qui en plus lui reprochait son manque d’investissement dans le violon. Cela faisait un moment que l’enfant n’avait pas progressé et pour cause, elle en avait vraiment marre de cet instrument. Sa mère se fâcha quand Allie demanda pour arrêter, mais son père trouva un terrain d’entente. De garder seulement les deux heures du mercredi et plus celles du week-end et qu’une fois la primaire terminée elle pourra dire si elle souhaite vraiment arrêter. Et une fois le contrat honoré, elle arrêta comme elle le souhaiter depuis un moment déjà.

Rire, larme, pétage de câble. L’adolescence, ça été une sacrée partie de ma vie. Déjà je n’étais pas toute seule à affronter ce changement, j’étais avec William qui devint rapidement mon meilleur ami. On ne se quittait plus. Je ne jouais plus de violon, ou juste de temps en temps pour faire plaisir à ma mère. Mais le piano ne me suffisait plus à m’évader. J’ai commencé à écrire des chansons à l’adolescence, plus pour évacuer en mettant mes émotions sur papier qu’autre chose. Il faut dire le plus souvent quand quelque chose ne me plait pas, je le dis haut et fort et je n’ai pas besoin de l’écrire. Mais des fois, voilà, sans trop savoir comment je me retrouve avec un crayon et un papier et j’écris. Sauf que quand j’ai voulu mettre une mélodie à ça, je n’arrivais pas à tirer quelque chose qui me plaisait du piano. J’ai alors testé plusieurs autres instruments jusqu’à trouver la guitare. C’était parfait ! J’appris rapidement à en jouer.

À l’adolescence, je me suis mangée beaucoup de critiques. On me reprochait toujours d’être la fille à papa, de pouvoir tout avoir en claquement de doigt sans avoir à me bouger. Ça m’a beaucoup affecté. Je n’aimais pas que l’on puisse penser ça de moi. Dans les choses que j’entreprenais moi-même, je me suis toujours investie toute seule ! Ce n’est pas facile de savoir jouer du piano, du violon et maintenant de la guitare. Mes notes je les gagne toute seule, je ne suis pas de cours particulier ou je n’ai aucune aide pour mes devoirs. Ma moyenne quasi parfaite en science je l’ai eu à force de travailler, on ne me l’a pas donné ! Mais ça ne suffisait pas aux autres, ils ne voyaient que ce qu’on me donnait pas ce que je réussissais à obtenir par moi-même. Je me suis mis alors à arrêter le plus possible d’être dépendante de mes parents. Fini les cours de musique, j’apprendrai toute seule avec internet. Et pour me faire de l’argent moi-même afin de m’acheter mes vêtements ? Je me suis mise à jouer de la guitare dans le parc. Ça ne me rapportait pas beaucoup, il ne faut pas espérer. Mais ça me rendait tellement fière de pouvoir gagner par moi-même un peu d’argent pour montrer que j’étais loin d’être la fille à papa comme tout le monde me le disait. Fière d'être plus indépendante.

L’adolescence ça a surtout été les moments les plus fun de ma vie. J’adorai sortir avec ma bande d’amis et on adorait s’amuser tous ensemble. Un soir chez un pote, avec le jeu de la bouteille, je finis dans un placard avec mon meilleur ami. Une fois là-dedans William ne cessa pas le jeu et me mit au défi. Un défi qui changea à jamais notre relation. J’avais eu quelques copains avant lui, mais rien de bien sérieux, mais assez pour pouvoir relever son défi avec brio et l’embrasser comme jamais quelqu’un n’avait dû l’embrasser avant ça.

Peu de temps après ce moment dans le placard, William et moi finirent par se mettre ensemble. Au début ça ne partait peut-être que d’un jeu, on avait aimé ce qui s'était passé et on avait envie de tenter un peu plus. Mais avec l’affinité que l’on avait déjà, ça tourna vite en amour entre nous deux. C’est avec lui que j’ai eu ma première fois et c’est avec lui que j’ai appris à quel point on se sent vivante quand on aime et qu’on est aimé en retour. Quand notre relation continua après le secondaire, je ne pouvais pas imaginer que l’on puisse se séparer. J’avais cette impression que l’on resterait longtemps ensemble, peut-être pour toujours. Et dans notre entourage les gens devaient un peu penser la même chose. Mais après cinq ans, l’idylle se brisa.

Je n’ai pas compris pourquoi et je ne comprends toujours pas. Je voyais que depuis quelques jours, quelque chose n’allait pas. Quelque chose le tracassait, mais j’étais loin d’imaginer que ça me concernait. Quand j’ai cherché à savoir ce qui n’allait pas je me suis pris une claque en pleine figure. Il m’avait dit cash qu’il n’était plus intéressé par moi. Je cherchai à savoir pourquoi. Pourquoi maintenant et qu’est-ce que j’ai fait pour que ça change ainsi ? Il ne me laissa même pas le temps d'essayer de trouver un peu plus ce qu’il se passe qu’il eut une meilleure occasion dans son travail et partit. Sans rien me laisser, aucunes explications. Juste des questions. Des questions qui me bouffent toutes les nuits...

Encore une énième relation qui se termine. Il faut croire que ça devient ma spécialité d’enchaîner les histoires de quelques semaines. Je n’arrive pas à m’accrocher à quelqu’un. Je n'y arrive plus. Trop peur d'être blessée peut-être ou tout simplement parce que la seule personne avec qui je voudrais être m’a laissée... Et je suis idiote d’un jour espérer un retour ou des explications. Depuis tout ce temps, je devrais savoir que je ne dois plus rien attendre de lui…

J’avais rendez-vous avec mon père cet après-midi. Pour rajouter à mes malheurs, mes parents se sont séparés récemment. Et on parle de patron qui est un vrai con et mon appartement sans eau chaude depuis une semaine ? J’ai l’impression d’avoir brisé un miroir ou alors je suis passée sous une échelle, j’en sais rien. Mais quand j’ai l’impression que ça pouvait pas être pire une nouvelle tuile me tombe dessus. Aujourd’hui ne fait pas exception.

« -Je déménage en Amérique. »

Je regardai mon père sans comprendre, mais petit à petit l’information monta à mon cerveau et je m’exclamai :

« -Quoi ?!
-J’ai une bonne opportunité de travail là bas et je n’ai plus très envie de rencontrer ta mère.
-Et bien pour ça tu vas habiter à Sydney ou une autre ville, mais pas un autre pays. Papa ! Tu peux pas m’abandonner aussi… »

Il comprit de quoi je voulais parler. Pourquoi tous les hommes importants de ma vie me quittent les uns après les autres ? Je le regardai avec un regard de chien battu et j’étais vraiment loin de m’attendre à ce qu’il me dit.

« -Viens avec moi.
-Au USA ?
-Je vais habiter à Santa Barbara et je travaillerai à Los Angeles. Des techniciennes de laboratoires doivent facilement trouver du travail là-bas.
-Je ne sais pas…
-Je ne te force pas, mais ça me ferait plaisir d’avoir ma fille près de moi.
-Et si j’aime être toute seule ? »

Il rit.

«-Je ne te demande pas d’habiter avec moi. Mais pas loin. Je te laisse chanter et danser dans ton appartement autant que tu veux.»

Je ris. Et après ça il changea de sujet.

J’avais un mois pour réfléchir à sa proposition et je pesai de tout côté le pour et le contre. Changer d’air me fera du bien et me permettra peut-être enfin de tourner la page. Après tout l’Australie me rappelle sans cesse William, je le vois partout. Je décidai alors de suivre mon père à Santa Barbara, un mois après lui (le temps de décrocher un job.). Ce nouveau départ, me permettra d’avancer ou peut-être que ma poisse continuera…

Quelle a été ma surprise quand je suis tombée sur Will à Santa Barbara ! Il ne reste plus qu’à savoir une chose, bonne ou mauvaise surprise cette fois ?