Elizabeth est née à Santa Barbara même. Naissance sans problème, elle fut voulue. Elle été désirée par ses parents et cette amour suivra la jeune femme jusqu’à aujourd’hui. En effet, sa famille a toujours été un pilier pour elle.  Mais parlons d’abord de l’enfant qu’elle était. Bordel, des frayeurs, elle en a fait à toute sa famille. Et vas-y que je joue à grimper sur la table, dans les arbres, à mettre tout et n’importe quoi en bouche. Lizzy, étant enfant, rimait avec inconscience. Tout était jeu, tout était amusement. Effectivement, la fois ou sa mère retrouva Lizz, 7 mois,  dans la machine à laver était peu amusante, mais il faut relativiser, au moins.. Non, là, elle avait merdé. Et en grandissant, ça n’a guère changé. Mais il faut dire qu’au fond, ça l’amusait de faire des cheveux blancs à toute sa famille.

En grandissant, Lizzy se rapprocha de son grand-frère. Très rapidement, et malgré leur différence d’âge, ils devinèrent de sincères amis. Quant aux relations avec ses parents ils furent toujours positifs. En devant ami et confident de Louie, elle a vite compris la chance qu’elle avait d’avoir ces deux parents. Depuis, elle possède un immense respect pour eux. Vers 10 ans, la jeune enfant découvrir la musique. L’école primaire ouvrait une chorale. Elle apprit à chanter et surtout, la jeune blonde découvrit non pas une passion, mais une façon de vivre. Tout était prétexte à la chanson. La cuisine avec maman, les frayeurs pour papa et les confiance avec Louie.. Se brosser les dents, aussi. Sans oublier traumatiser le chat à coup de séance de déguisement avec des vêtements de poupée.

Malheureusement, l’adolescence fut moins sympathique pour la jeune demoiselle. Pour Eliza, elle était normale, une enfant normal. Mais les autres enfants voyaient en elle quelque chose d’étrange. Ces vêtements ? Il est vrai que le style baby doll pouvait étonner mais de là à être moquée mainte et mainte fois… Lizz ne comprenait pas et de ce fait, préférait ignorer. L’ignorance est un ta gueule en habit de soirée comme on dit. C’était ainsi jusqu’à ses 15 ans. Peu d’ami, des moqueries en veux-tu en voilà et une solitude qui, doucement, pesait sur la jeune demoiselle. Mais la musique aidait grandement. La guitare puis le piano ou encore la basse… Eliza commença a toucher à toute sorte d’instrument et à maîtriser davantage sa voix. Elle chantait pour oublier ce qui, peut à petit la rongeait.  En parallèle, la jeune adolescente apprit les rudiments de la vie avec ses parents. Cuisiner, faire le ménage, et même coudre. Ce qui, dans les années suivantes de sa vie, lui permettra de confectionner ses propres vêtements.

Arriva la fin du collègue. Pour la jeune demoiselle, les résultats étaient plus que convenables, il faut dire qu’elle n’était pas mauvaise en cours. Bien évidemment, elle excellait dans les matières artistiques tandis que les sciences se faisaient vite oubliées. « Le collègue maintenant fini, tout va aller pour le mien maintenant. je pense... J’espère.. » Songea-t-elle. Enfin, c’est ce qu’elle espérait. Sauf que l’été précédant le lycée sera probablement le pire.

Elle avait 15 ans. Il avait deux ans de plus. Ce n’est rien en somme. Il était populaire, très populaire même. Il était gentil, presque sincère, mais la naïveté d’Eliza lui fit oublier ce défaut. Rencontré dans un salon de thé, il aimait la musique tout comme elle. Ils s’entendaient bien. Il l’appréciait aussi étrange était-elle. Le temps de l’été ils continuèrent à se fréquenter. Les jours passèrent et Elizabeth remarqua ses sentiments. Elle était suffisamment en confiance pour lui dire. Et puis, il y avait tellement de gestes qui montraient qui lui aussi l’appréciait. Mais elle lui dirait le soir du feu d’artifice de la fête foraine.

Même Louie était au courant de cette douce romance. Ce soir-là, elle s’était mise sur son 31. Elle avait du retard. 5 minutes. 5 petites minutes. 5 putains de minutes qui ont tout changé. De loin, il était là. Elle était rousse. Et manifestement, embrassait très bien puis qu’il en redemandait. Figée par la peur, Eliza resta là, telle une pierre qui s’écaillait. Il remarqua sa présence. Il avait merdé. Et tenta d’avancer vers elle. Ni une ni deux, elle claqua sa joue. Un juron sorta, ainsi que des pleurs. Puis vint le moment de courir. Encore. Et encore. C’était ses premières fois. Son premier amour. Sa première déception amoureuse. Sa première fugue. Elle disparut pendant trois jours. Trois jours où sa famille s’inquiéta jusqu'aux os malgré ses sms pour affirmer qu’elle allait bien. Lors de ses trois jours, elle marcha en rond. Encore et encore dans les coins isolés de Santa Barbara jusqu’au moment où elle trouva son refuge. Son endroit. Une plage déserte. Là-bas, il y a un rocher ce rocher aussi confortable qu’un lit. C’est ici qu’elle resta à regarder les étoiles, à grignoter, à songer, à écrire.

Quelque chose s’était cassée. Quelque chose s’était brisée. Troisième jour de fugue. Eliza regarda son triste reflet dans l’eau bleu de l’océan. Il fallait changer ça. L’idée était folle, mais elle marquera le changement, la nouvelle Lizz. Celle qui ne se laissera pas marcher dessus, celle qui sera forte, celle qui n’écoutera que son cœur, celle qui sera heureuse..  L’idée amusa le coiffeur, mais la détermination d’Eliza était convaincante. Bon, l’argent aussi après tout. Après trois heures de coloration, voilà la nouvelle Lizzy. Deux couleurs, deux séparations distinctes. C’était ce qu’il lui manquait. C’était ce qu’il lui fallait.

Il va de soi qu’en rentrant, elle prit la punition de sa vie. Elle resta silencieuse quant à son comportement Seul Louie savait le pourquoi du comment. Il était le seul à pouvoir savoir, à pouvoir comprendre.





© _Viviie.